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Publié le 12 avril 2021 ·  Edvenn

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    Traducteurs, comment fixer vos tarifs ?

    Si vous êtes traducteur indépendant, vous vous posez certainement la question à chaque fois que vous êtes amené à présenter vos prestations : mais comment fixer mes tarifs ?

    Comme il s’agit d’une prestation intellectuelle, il est compliqué d’établir des tarifs de marché, comme pour une prestation standardisée. Un tarif adapté ne peut faire abstraction de la complexité de la mission à réaliser et du temps que vous allez y consacrer.

    Le premier réflexe est certainement de regarder ce qui se fait sur le marché, mais êtes-vous certain qu’en appliquant ces tarifs, vous allez pouvoir vivre correctement de votre activité ? Et finalement comment trouver l’équilibre entre demander trop ou pas assez ?

    Cet article a été écrit en consultations de traducteurs professionnels indépendants et d’agences et sociétés de traduction ayant une expérience de plusieurs dizaines d’années sur le marché.

    Pour commencer, nous allons voir que les facteurs qui influencent les tarifs de traduction en freelance sont nombreux.



    Quels sont les facteurs déterminants pour la tarification d’un service de traduction ?


    Votre combinaison de langues
    Il est plus facile de trouver des traducteurs pour certaines langues que pour d’autres. Les traducteurs indépendants qui parlent et écrivent dans les langues les plus rares peuvent demander un supplément pour leurs services.

    La technicité du document à traduire
    Les contenus spécifiques contenant une terminologie propre à un domaine (juridique, médical, financier…) et les textes à caractère technique (relevant de secteurs technologiques comme l’informatique, la chimie, l’énergie, l’agro-alimentaire, l’automobile…) demandent une expertise accrue du traducteur dans le domaine concerné.

    Il est beaucoup plus facile de trouver un traducteur généraliste qu’un traducteur certifié pour travailler dans la fabrication de dispositifs médicaux. Plus il est difficile de trouver un traducteur indépendant dans votre domaine, plus vous pouvez facturer à juste titre.


    Le format du document à traduire
    Les modèles les plus ordinaires (fichiers du type Word, Excel, PowerPoint) ne nécessitent pas d’impact tarifaire. En revanche, le traitement des contenus suivants doit faire l’objet d’une tarification ad hoc :

    • Enregistrements audio et vidéo
    • Manuscrits
    • Documents non éditables (PDF, JPG, AI…)
    • Sous-titres
    • Opérations de PAO
    • Documents HTML

    Le délai accordé
    Quel délai votre client vous accorde-t-il pour la restitution de votre traduction ?
    Nous vous conseillons d’ajuster vos tarifs lorsque le rapport délai de livraison / volume de mots excède votre rythme habituel. De la même façon, vous pouvez facturer un supplément de 50 % pour les travaux urgents, le week-end, les jours fériés, ou pour une intervention en soirée.

    Vous serez étonné de voir combien de clients trouvent leur projet soudainement moins urgent.

    Le type de client
    Travaillez-vous pour un client direct ou pour une agence ? Les clients directs peuvent facilement être facturés 30 % de plus que les agences. Si l’on considère que les agences leur facturent 50 à 100 % de plus que votre rémunération, cela reste une bonne affaire pour la plupart des clients.

    La certification professionnelle
    De plus en plus de clients vous demanderont de justifier de vos compétences en traduction et plus particulièrement dans les domaines hautement spécialisés. Les certifications, tout comme les diplômes universitaires, permettent de garantir les compétences et les connaissances du traducteur professionnel. Seules les certifications professionnelles enregistrées au RNCP comme celles d’Edvenn sont reconnues officiellement sur le marché du travail. Tout comme pour un salarié, votre rémunération doit donc prendre en compte le niveau justifié par vos différents diplômes et certifications.

    Les services complémentaires
    Le cahier des charges est décisif pour l’élaboration du devis. N’oubliez pas de bien convenir avec votre client des services complémentaires demandés et de les répercuter dans votre tarification. Généralement votre travail ne se limite pas à la traduction. Vous pouvez également offrir une gamme d’autres services complémentaires ou prestations linguistiques.

    • Révision / relecture
    • Création d’une base terminologique
    • Gestion de projets
    • Rédaction / transcréation
    • PAO / mise en forme de documents
    • Localisation


    Selon les cas, les prestations supplémentaires peuvent faire l’objet d’une tarification dédiée, d’un forfait ou d’une revalorisation du prix unitaire de base.

    S’il y a donc bien une chose à retenir, c’est que vous ne pouvez pas vous baser sur un tarif unique en traduction.



    Télécharger notre simulateur de tarification en traduction en inscrivant votre e-mail ici :






      Le problème de la tarification au mot


      Vous devez certainement savoir qu’une traduction est généralement facturée en fonction du nombre de mots source à traduire, c’est-à-dire les mots comptés dans le document d’origine.

      Le problème avec ce fonctionnement c’est que le traducteur est généralement rémunéré en fonction du nombre de mots traduits et non à l’heure ou à la journée.

      En suivant ce système, un contenu très spécifique, demandant de nombreuses heures de travail, risque de ne pas être facturé justement en fonction du temps passé.

      Cette tarification s’est imposée sur le marché car cela permet d’estimer très précisément les coûts de traduction en amont : de cette façon les agences de traduction sont certaines de ne pas avoir à ré-évaluer leurs coûts en cours de projet.

      Comme indication, nous pouvons établir que le tarif moyen pour une agence de traduction se situe entre 0,07 € et 0,10 € le mot et entre 0,10 € et 0,20 € pour un client direct. Ceci dans le cadre d’une traduction à faible niveau de technicité, dans un couple de langues courant et sans caractère d’urgence.

      Pour plus de détails sur les tarifs proposés sur le marché, nous vous invitons à consulter les résultats de l’enquête de la SFT (datant de 2022).

      La tarification au mot, est une simplification qui fait beaucoup de dégâts du côté des traducteurs. Mais justement l’objectif de cet article est d’alimenter votre réflexion sur la nécessité de plutôt vous baser sur un taux horaire qui vous convient.

      La tarification à l’heure de travail est sans doute le mode de facturation le plus simple et le plus juste, en particulier quand les prestations demandées sont spécifiques. Cela permet de prendre en compte le volume et la complexité de la mission.

      Comme la tarification au mot, vous devez bien sûr l’ajuster selon le délai accordé et les différents facteurs évoqués précédemment : combinaison de langues, type de client, certification, services complémentaires.

      C’est pourquoi nous vous conseillons de proposer le plus possible ce mode de tarification à vos clients si cela est possible.

      En revanche, si ce n’est pas le cas, vous pouvez faire en sorte que votre facturation au mot reflète le temps de travail demandé.

      La formule pour appliquer un tarif de traduction qui prend en compte votre temps de travail

      La personnalisation du devis doit rester au centre de votre démarche et le tarif est la résultante des éléments qui caractérisent la demande ainsi que vos conditions de réalisation.

      Cependant il semble important de fixer un tarif de base qui correspond à vos prestations de traduction selon le nombre d’heures que vous allez y consacrer. Et voici la formule à appliquer pour cela :

      Tarif / mot = (Nb d’heures de travail * Taux horaire de base) / Nb de mots à traduire

      Prenons tout de suite un exemple pour illustrer.

      Imaginons qu’un document standard de 2 500 mots vous demande en moyenne 8 heures de travail. Si vous prenez comme base un taux horaire de 30 € / heure, le tarif à appliquer pour la traduction de ce document sera donc égal à :

      (8 * 30) / 2500 = 0,096 € / mot

      Ce qui est intéressant avec ce modèle c’est que vous pouvez l’ajuster selon la complexité du document à traduire. Vous pouvez par exemple estimer qu’un autre document de 2 500 mots plus complexe vous demandera plutôt 10 heures de travail effectives. Ce qui donnera ce tarif :

      (10 * 30) / 2500 = 0,12 € / mot

      Pas mal non ?

      Mais la question qui se pose maintenant, c’est comment déterminer ce taux horaire de 30 € / heure ? Celui-ci doit évidemment correspondre à vos besoins et à une tarification acceptable pour vous et pour le client.

      Comment calculer le tarif qui vous correspond ?


      1 – Définissez le salaire net mensuel que vous souhaitez obtenir


      De la même manière que pour un salarié, la première étape est de déterminer le salaire net mensuel que vous souhaitez percevoir. Attention toutefois à ne pas surévaluer ce montant par rapport au marché. À l’inverse, veillez à ne pas vous sous-estimer en visant un salaire qui ne correspond pas à vos compétences.

      Notre conseil : renseignez-vous sur les salaires proposés aux traducteurs salariés ayant les mêmes compétences que vous. Prenez en considération les éléments cités précédemment : combinaison de langues, spécialisation, certifications et expérience demandées. Pour ce faire vous pouvez consulter les sites d’offres d’emplois comme Indeed.

      Pour l’exemple, prenons un salaire net mensuel de 1 800 €.

      2 – Ajoutez vos charges sociales et fiscales (équivalent d’un salaire brut)


      Si vous êtes en micro-entreprise, vous pouvez ajouter environ 30 % à votre salaire net idéal pour couvrir vos charges sociales et fiscales (à moins que vous ne bénéficiez d’exonérations grâces à des aides financières comme l’ACCRE). Pensez aussi à intégrer la CET (Contribution Économique Territoriale) et l’impôt sur le revenu.

      Si vous avez un autre statut (entreprise individuelle, etc.), n’hésitez pas à doubler la rémunération souhaitée, les charges diverses représentant environ 50 % du chiffre d’affaires.

      Pour vous aider à vous faire une idée plus précise de ces dépenses et ainsi mieux les prendre en compte au moment de fixer votre taux horaire. Vous pouvez faire des simulations sur des outils en ligne, comme celui proposé par BPI France.

      Pour un auto-entrepreneur cela donne donc en moyenne : 1800 + 30% = 2340 €

      3 – Incluez les frais inhérents à votre activité


      Les charges sociales et fiscales ne sont pas les seuls coûts que vous devrez supporter. Même si l’activité de traductrice ou traducteur ne demande pas énormément d’investissements, vous devez quand même prendre en compte toutes les dépenses nécessaires à votre fonctionnement.

      Additionnez donc tous les frais liés à l’activité de votre entreprise de traduction : forfait mobile et Internet, hébergement de votre site web, fournitures de bureau et matériel informatique, formations, déplacements professionnels, frais bancaires, location de bureau (si vous ne travaillez pas à domicile), couverture santé, frais de comptabilité, etc.

      Pensez à bien lister tous les éléments que vous considérez comme inhérents à votre activité de traducteur. Cela peut aussi être par exemple l’achat de logiciels de traduction du type Trados Studio.

      Ajoutez ce montant au « salaire brut » et vous obtenez le montant total du chiffre d’affaires à viser tous les mois.

      Imaginons ici que vos frais s’élèvent à en moyenne 100 € par mois.

      Objectif de chiffre d’affaires mensuel = 2340 + 100 = 2440 €

      Objectif de chiffre d’affaires annuel = 2 440 € * 12 = 29 280 €

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