Traducteur, un carrière porteuse ? (illustration, montrant divers chemins)
Publié le 22 août 2023 ·  Edvenn

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    Traducteur : voie royale ou impasse ?

    Le marché de la traduction est-il sur une trajectoire positive ? Voilà un sujet qui ne mettra pas tout le monde d’accord. Si, de fait, le marché croît de façon régulière tous les ans (+ 5 % par an en moyenne), d’aucuns diront que celui-ci a devant lui un avenir plus qu’incertain, que les technologies émergentes (traduction automatique et autres intelligences artificielles en tête) vont tout emporter sur leur passage, que les tarifs n’en finissent plus de baisser… Faut-il écouter cette rumeur et changer de voie ou bien, au contraire, adapter son offre, rebondir et se spécialiser dans un segment de marché qui a le vent en poupe ? Notre cœur et notre raison nous feraient plutôt pencher pour cette seconde option. Tous les échos perçus par nos radars nous le confirment : le marché de la traduction et le métier de traducteur subissent une mutation profonde et rapide. Si les traducteurs humains n’ont que peu de chances de se voir totalement remplacés par des machines dans un avenir proche, ces dernières permettent des gains de productivité qui rebattent déjà les cartes et transforment ce métier, du moins sur certains segments de marché. Par ailleurs, les volumes de documents à traduire étant de plus en plus importants, il est absolument certain que, pour tous ceux qui sauront s’adapter au marché, les débouchés seront importants et le bilan positif. Revenons en détail sur les perspectives qui s’offrent aux traducteurs actuellement.

    Spécialisation, l’incontournable

    Juridique, technique, médical, finance… les traducteurs les plus compétents dans leur domaine croulent sous les projets. Une telle expertise a un prix sur le marché de la traduction, et la spécialisation constitue un choix plus que stratégique pour donner un coup d’accélérateur à sa carrière de traducteur. Un travail de longue haleine est nécessaire pour acquérir ce statut d’expert, mais tous les traducteurs spécialisés installés et reconnus s’accordent à dire que c’est un investissement payant dès lors qu’un certain niveau d’excellence est atteint. Un traducteur spécialisé traduira d’autant plus vite qu’il pourra produire des pages entières sans faire de recherches. Et, pour le traducteur indépendant, chaque gain de productivité entraîne mécaniquement une augmentation de revenus. En livrant des traductions de haute qualité dans un secteur de niche, il a par ailleurs toutes les chances de fidéliser ses clients, qu’ils soient des clients directs ou des agences. En outre, ces dernières s’efforcent généralement  d’affecter des traducteurs dédiés à leurs clients afin de gagner du temps sur la gestion de projet et s’appuyer sur cette régularité pour offrir des prestations de qualité . Une fois installé dans cette position de « traducteur de référence », le traducteur se rend indispensable et met toutes les chances de son côté pour faire accepter ses augmentations de tarif, même auprès d’une agence de traduction. 

    Une récente étude portée par la SFT* liste les spécialisations les plus prisées par les traducteurs en France : juridique (18 %), technique (15 %), médicale (10 %) et marketing (10 %) forment le quatuor de tête. Avec la spécialisation en finance qui arrive en sixième position, elles sont celles qui présentent les meilleurs débouchés du marché. Différents critères sont à prendre en compte au moment de sélectionner un domaine de spécialisation. La traduction technique, par exemple, induit des volumes à traduire colossaux, tandis que certains domaines de spécialité peuvent engendrer un tarif au mot supérieur à la moyenne. Dans ce contexte, il ne semble pas étonnant de constater que 40 %* des traducteurs généralistes cherchent à acquérir une spécialisation.

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    Post-édition, le puits sans fond

    Si la traduction automatique n’a pas encore remplacé les hommes, elle tisse sa toile, inexorablement mais sûrement, depuis des décennies déjà. Elle fait l’objet d’efforts de recherche conséquents portées par des acteurs variés (start-ups, états, projets de recherche militaires…) tous convaincus de l’immense potentiel de ces technologies. Avec une telle énergie investie, il y a fort à parier que l’avenir proche nous réserve une foule d’avancées, dont certaines pourraient bouleverser durablement le monde de la traduction. Quoi qu’il en soit, la traduction automatique s’est déjà taillé une place de choix parmi les outils de traduction professionnels et a ouvert la voie à une pratique en progression : la post-édition. En dépit des progrès réalisés ces dernières années, les technologies de traduction et de traitement automatisé du langage ne permettent pas encore de s’affranchir d’une intervention humaine. La post-édition, c’est-à-dire la révision par un humain d’une traduction générée par un moteur de traduction automatique, reste indispensable pour s’assurer de la pertinence et de la qualité du contenu produit.

    Si de nombreux traducteurs rechignent à s’employer à cette tâche considérée comme « moins noble » — 57 % d’entre eux s’y refusent même catégoriquement* — d’autres ont pris le pli et en ont fait leur spécialité. Avec des tarifs unitaires plus bas que pour les prestations de traduction, les post-éditeurs s’y retrouvent en traitant plus rapidement des volumes plus importants. Côté marché, la post-édition n’a jamais eu autant besoin de main d’œuvre. Ces besoins devraient même croître de 17 % chaque année jusqu’à 2026** selon les prédictions. Les traducteurs peuvent y voir une aubaine pour diversifier leur activité. Avec l’amélioration de la qualité des textes traduits automatiquement, l’activité de post-édition tend à se simplifier tout en assurant à ses experts (qui sont finalement encore peu nombreux si l’on s’en réfère aux retours que nous ont faits plusieurs agences de traduction) un volume de travail très conséquent. Cette activité, somme toute assez récente dans le paysage de la traduction, est encore en phase de structuration et n’a pas atteint son plein potentiel. Elle se professionnalise progressivement et les pratiques de post-édition se normalisent. Le chemin à parcourir reste considérable mais justement, n’est-il pas temps de prendre ce train en marche ?

    Combinaison et diversification, avoir plus d’une corde à son arc

    Diversifier son offre en proposant les bonnes combinaisons de prestations permet de s’assurer une place sur un marché complexe. En d’autres termes, on ne peut que vous conseiller d’associer ce qui procure du plaisir en tant que traducteur et ce qui rapporte de l’argent (le cœur et la raison, donc). Une large palette de prestations linguistiques existe en dehors de la traduction et de la post-édition. Pour les traducteurs chevronnés, la révision comme la relecture / correction de contenus traduits par des pairs peut être source d’apprentissage et d’épanouissement. D’autres préféreront compléter leur offre de traduction par des prestations de transcréation, du marketing multilingue, du SEO ou encore de la rédaction. Combiner une expertise forte sur un type de prestation (post-édition, rédaction, révision…) et une spécialisation (juridique, technique…) peut également se révéler une solution efficace pour s’assurer un flux de travail rémunérateur, de haute qualité qui sera source de sens et d’épanouissement au travail. Et vous, quelles prestations comptez-vous proposer demain ?

    *Source : SFT – « Rapport de l’enquête 2022 sur les pratiques professionnelles en traduction »
    **Source : Graphical Research

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